Le basilic

Aujourd’hui, plein phare sur une plante abondante en vertus : le basilic. Il existe plus de 160 variétés aux quatre coins de la planète. Les senteurs sont aussi diversifiées que surprenantes, allant du citron à la cannelle… Il en va de même pour la couleur des pieds et des feuilles qui vont du vert pâle au pourpre… Il y en a donc pour tous les appétits, les flairs et les mirettes !

 

Le basilic à travers le monde…

Le Tulsi, ou basilic sacré (Ocimum sanctum) est connu et utilisé depuis plus de 4000 ans en Inde. Déjà cultivé en pots à cette époque, il était placé dans les cours des temples pour assainir les lieux, éloigner les mauvais esprits et attirer les dieux. Il était également consommé par les vivants pour de repousser les énergies négatives hors du corps subtil. De même, quelques feuilles étaient glissées dans la bouche des défunts pour les purifier avant le grand voyage. D’un point de vue un peu plus domestique, les hindous en mettaient à l’entrée des maisons pour éloigner les insectes. A ce jour, le basilic est toujours considéré comme une plante sacrée au Népal et en Inde.

La plante a été importée à peu près à la même période en Égypte. Le basilic servait à la momification puisqu’il favorisait la conservation, du fait de ses propriétés anti-bactériennes.

Les premiers plants arrivent à Rome et dans le sud de l’Europe au 2eme siècle. Le mot basilic vient d’ailleurs du latin basilicum : « royal », qui est lui même dérivé du grec ancien basilikon, ou « plante royale » selon Aristote. En effet, en Grèce, la plante était récoltée par le souverain, d’où son appellation d’herbe royale, en tant que symbole de fertilité. Il était là aussi courant de glisser quelques feuilles entre les mains des morts pour favoriser le passage vers l’au-delà.

Les Anglais goûtent le basilic vers le 14eme siècle, tandis que ce dernier touche le sol américain en même temps que les premiers migrants européens.

 

La plante…

Le basilic mesure de 20 à 60 cm de haut. Il fait partie de la famille des lamiacées (famille de 6000 espèces, généralement reconnues à leurs tiges quadrangulaire). En Asie, la plante est vivace, du fait des températures plus chaudes. Dans nos contrées au climat plus doux et tempéré, le basilic commun est une plante annuelle. Même si il se plaît mieux dans les climats ensoleillés (méditerranéen et tropical), il n’aime pas trop être exposé toute la journée : 5 heures d’ensoleillement par jour suffisent. Le reste du temps, il préfère rester protégé des rayonnements directs.

Les graines se sèment pendant les mois de février et mars en serre. Les pieds sont repiqués en mai, au moment où la terre est suffisamment réchauffée et que le gel n’est plus qu’un lointain souvenir. Il apprécie les sols un peu humides et bien drainés, et s’entend bien avec le chou, la courge, les haricots et les pieds de tomate…

Vous n’avez pas de jardin. Il fait trop froid chez vous (attention aux températures qui descendent en dessous de 10°C). Le taux d’ensoleillement n’est pas assez élevé à son goût… Pas de souci : le basilic se cultive facilement en pot. Donc à vos balcons et terrasses!

La floraison a lieu entre juin et septembre. Vous pouvez cueillir les fleurs et les boire en infusion. Elles auront alors une action apaisante (nervin) sur vous (sauf si vous avez un excès de Pitta, feu et eau, dans ce cas, il vaut mieux l’éviter). Les graines se récoltent au début de l’automne.

 

Ses vertus médicinales…

La variété que nous connaissons et utilisons le plus en occident, le basilic commun, Ocimum basilicum, est souvent utilisé comme substitut au basilic sacré, Ocimum sanctum, ou Tulsi, plus largement utilisé en Inde. Le basilic commun est toutefois considéré comme moins efficace d’un point de vue thérapeutique.

Malgré le fait que sa saveur (Rasa) soit piquante (Katu), que son action sur le métabolisme (Vîrya) soit réchauffante, et qu’il avive les sens, le basilic possède des vertus apaisantes et équilibrantes. De même, il est intéressant d’observer que le basilic est utilisé pour faire baisser la fièvre alors qu’il a tendance à réchauffer l’organisme et à dilater les vaisseaux.

La saveur piquante a de prime abord un effet très localisé, dans ce cas, une action nettoyante dans la bouche dès ingestion. D’une manière générale, le basilic accroît toutes les fonctions corporelles, tout en réduisant les accumulations de toutes sortes et en éliminant les corps étrangers du corps humain. A ce titre, il stimule la digestion et augmente l’appétit. C’est la raison pour laquelle il est si populaire parmi les cuisiniers. Il purifie les aliments, le corps physique, au même titre que le corps subtil et l’âme. A ce sujet, le basilic est également utilisé comme nervin et antidépresseur.

Avec son Vîrya (action sur le métabolisme) chaud, il dilate les vaisseaux ce qui permet d’augmenter la circulation, de dégager toutes sortes d’obstructions et de dissiper les mucosités, les tumeurs, les caillots sanguins, les déchets d’aliments non digérés… C’est également un très bon fébrifuge car il élimine les vers et les parasites, ainsi qu’un antibactérien naturel.

Les feuilles et les graines sont utilisées pour traiter nombre de problèmes originaires de Vata Dosha, notamment les problèmes de circulation sanguine (tonique et stimulant cardiaque), les problèmes liés au système digestif (carminatif, antiseptique, antispasmodique). Comme c’est un bon purifiant sanguin, il est également efficace pour traiter les problèmes cutanés.

Une infusion de feuilles de basilic combat les états grippaux, le rhume, tout comme la fièvre (antipyrétique) avec du gingembre et du miel. Ce mélange en fait un très bon expectorant qui réduit les mucosités localisées dans les poumons et les sinus.

En synthèse, le Tulsi ou basilic sacré, ainsi que le basilic commun, soulagent les excès de Kapha Dosha (congestions, accumulations) et de Vata Dosha (contraction, sécheresse, porosité, fébrilité…). Par contre, il est contre indiqué en cas de Pitta élevé ou aggravé (feu et eau, qualité chaude), à cause de sa forte teneur en élément feu et air (saveur piquante) et de son action réchauffante.

 

Le basilic aux fourneaux…

Le basilic commun est très largement utilisé dans la gastronomie italienne. On trouve également nombre de variétés de cette plante dans la cuisine vietnamienne, cambodgienne et laotienne : basilic thaï, basilic pourpre…

Dans le sud de la France, on l’appelle également pistou, du nom de la préparation faite à base de feuilles de basilic broyées et d’huile d’olive. Pistar signifie en effet « pilonner » en niçois.

Le pesto quant à lui nous vient d’Italie. Il s’agit de basilic écrasé avec de l’huile d’olive, du pecorino (ou parmesan), des pignons de pin et de l’ail. Il accompagne souvent les pâtes. De même le basilic se marie bien avec les tomates et les aubergines, légumes largement utilisés dans la cuisine italienne.

Dans le sud de la France, la soupe au pistou est une recette traditionnelle à base de basilic, à distinguer du pistou, qui désigne la même préparation que le pesto, à ceci près qu’on ne met pas de pignons de pin.

Pour finir et d’un point de vue ayurvédique, les feuilles de basilic employées dans la cuisine aident à éliminer l’excès de Vata (air et ether) au niveau d’Apana Vâyu, c’est à dire du colon (maison mère de Vata, lieu d’accumulation naturel de Vata, donc le premier organe pâtissant d’un déséquilibre de ce Dosha statistiquement parlant).

 

Très important et pour finir : le basilic favorise également l’absorption du Prana (énergie vitale universelle) présent dans les aliments que nous ingérons et digérons.

 

 

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