Aimer la vie, cultiver Prana

Dans moins d’un mois, c’est le printemps. Les amandiers sont déjà en fleur depuis quelques jours. Je vous invite à accueillir ce renouveau ainsi que… la fin de l’hibernation de mon blog.

Pour commencer, je suis heureuse de vous annoncer que cela va bientôt faire un an que je propose consultations et soins dans mon cabinet à Montpellier. Je vais en changer au mois d’avril pour vous accueillir dans un espace plus grand, plus calme et plus chaleureux. A cette occasion, j’enrichirai également la gamme des soins que je propose, et ce dans le but de vous accompagner de la manière la plus adaptée et authentique qui soit. Vous en saurez plus bien assez tôt.

Voila pour l’introduction de cet article. Maintenant, je vais entrer dans le vif du sujet : le Prana, car le comprendre permet d’avoir une vision plus large des concepts usuellement abordés en Ayurveda : les Doshas, l’alimentation, l’hygiène de vie, le Pranayama (techniques de respiration).

Ces concepts et techniques sont des outils qui doivent être mus par une intention. Ainsi, ils se chargent d’énergie et deviennent un vecteur, un canal à travers lequel vient s’exprimer et s’épanouir la vie.

 

Qu’est ce que le Prana?

Selon les Upanishads*, le Prana est une énergie vitale qui imprègne tout ce qui est, et par extension tout ce que les êtres vivants absorbent pour vivre et mener leurs activités.

Sans Prana, nous n’existerions pas, en tout cas pas sous la forme que nous nous connaissons aujourd’hui. Il en est ainsi pour tout ce qui constitue notre univers. Il s’agit en tout cas du monde tel qu’il a été décrit par les Rishis, les anciens, dans les Védas.

Dr David Frawley l’exprime ainsi en introduction de l’ouvrage de Vaidya Atreya Smith,          » Prana, the secret of yogic healing » :

« Prana est une force de vie qui dynamise tout ce qui existe dans l’univers. Il s’agit de l’énergie de conscience même, responsable de tous les mouvements dans ce monde… Alors que la médecine allopathique ne reconnait pas le Prana comme une entité à part entière, Prana affecte notre vitalité de différentes manières. La médecine allopathique le décrit ainsi : circulation ou homéostasie. On pourrait dire que la guérison est une guérison de nature « pranique ». Les systèmes de santé basés sur l’observation de la nature s’appuient sur la compréhension de l’énergie de vie et s’interroge sur la préservation de son équilibre. Prana, dont la signification en langue sanskrite est force vitale est la base de l’Ayurveda, le système de santé traditionnel de l’Inde… Ayur, vie, est un synonyme de Prana. Ayurveda est une médecine pranique et toutes ses thérapies sont basées sur la reconnaissance d’une force vitale et sur la manière de la garder en équilibre. »

De plus et c’est très important : Prana est une énergie neutre, qui peut transporter toutes les qualités sans perdre sa pureté. Il n’est pas affecté par ce qu’il transporte tout en étant mouvement.

 

Le Prana circule à travers des canaux dans notre organisme

Dans notre corps, le Prana circule à travers des canaux dans l’organisme : les Srotas. Ces derniers permettent ainsi le bon fonctionnement, la coordination de tous les processus et fonctions qui sont à l’origine des activités et de l’équilibre du corps, de l’esprit et de la psyché.

L’obstruction, voire l’absence de circulation à l’intérieur de ces canaux est un des facteurs de déséquilibres et de maladie. Quand l’obstruction est trop forte, la circulation peut même se faire en dehors des canaux ce qui peut entraîner des déséquilibres et des dégâts considérables. La circulation peut également être excessive et endommager les canaux trop sollicités.

Ces désordres peuvent être causés par la répression des fonctions de ces canaux qui sont régis par des besoins naturels.

L’Ayurveda en reconnaît 13 :

  • uriner
  • excréter
  • éjaculer
  • expulser les gaz
  • vomir
  • éternuer
  • éructer
  • bailler
  • manger
  • boire
  • pleurer
  • dormir
  • respirer

Retenir ce qui doit être évacué (pour être renouvelé), s’interdire de satisfaire ses besoins affaibli la fonction concernée. L’ensemble du système nerveux qui est à l’origine même de l’impulsion du besoin est déséquilibré. Par conséquent, réprimer un besoin ou une envie a un effet déséquilibrant sur Vata Dosha (régit la régularité des cycles et les mouvements), et sur l’ensemble des activités de l’organisme.

Pour retrouver et/ou conserver son équilibre, il est donc important de prendre ses besoins naturels en considération et de les respecter.

 

Comment se familiariser avec Prana?

Il n’existe pas de recettes ou de solutions pré-définies. A vous de voir en fonction de vos sensibilités et de vos préférences, il y en a pour tous les gouts. Il existe plusieurs manières d’entrer en contact avec le Prana et d’apprendre à le connaitre :

  • en assimilant d’autres véhicules de Prana (l’alimentation, les plantes médicinales sous des formes diverses : poudres, infusions, décoctions, huiles, teintures mères…)
  • en le visualisant (plus on porte son attention sur quelque chose, plus on le « pranaïse » en quelque sorte, on lui donne de l’énergie, d’où l’importance de développer une conscience de ce que l’on nourrit. La méditation aide en ce sens)
  • en touchant (l’élément air communique Prana : prise de pouls, contact, massage, danse, arts martiaux)
  • en parlant et en écoutant (encore une fois l’élément air communique Prana : Bija mantra, transmission, parole, chant, musique)
  • en sentant, en travaillant sur sa respiration (Pranayama ou techniques de respiration, Yoga)

Quelques règles de base :

  • Pas nécessairement besoin de nourrir des réflexions métaphysiques sur l’existence. La bonne nouvelle c’est que si vous êtes capable de respirer, de vous alimenter, de toucher, de vous exprimer… vous pouvez vous guérir et guérir avec Prana, en prenant conscience du fait qu’il vous traverse et traverse tout ce qui existe, ce qui est déjà un bon début.
  • Comme Prana est neutre, il s’adapte à chaque individu puisqu’il transporte les qualités mais ne les fait pas siennes. Il ne s’identifie pas à ce qu’il transporte. Transposez cette idée à la manière que vous avez de gérer vos pensées et vos émotions. Comment vous sentez vous quand vous vous identifiez à ce que vous ressentez ? Comment ça se passe quand vous considérez ces mêmes pensées et émotions pour ce qu’elles sont simplement, c’est à dire des pensées et des émotions qui vous traversent ?
  • L’Ayurveda considère que les aliments crus contiennent plus de Prana que les aliments cuits, mais que l’organisme utilise davantage de ressources pour les digérer et les transformer, ce qui peut s’avérer épuisant et irritant sur le long terme. D’une manière générale, il est préférable d’éviter de consommer des aliments crus pour les 3 types de constitutions (Vata, Pitta, Kapha) en hiver. L’engouement actuel pour les régimes à base d’aliments crus ne sont certainement pas appropriés à tout le monde.
  • Il est avant tout essentiel de s’assurer d’avoir un feu digestif optimal, de nettoyer, et d’évacuer Ama (déchets, aliments non digérés accumulés dans l’organisme).
  • Comme le Prana est mouvement, cette énergie peut être collectée et redistribuée. Vous devenez canal, ainsi vous prenez conscience du fait qu’à travers vous s’exprime le Prana, par extension la vie. Il devient donc aisé de comprendre l’importance d’être vigilant en ce qui concerne la qualité de vos pensées, de vos émotions et de ce que vous transmettez.
  • Enfin, tant que Prana est là, la vie est là, d’où l’importance de cultiver Prana.

 

Voilà, si vous avez des questions, n’hésitez pas à me contacter. Je tenterai de vous apporter des réponses avec plaisir.

Je tiens à remercier ceux qui m’ont formée, ceux qui m’ont fait confiance, ceux qui m’ont inspirée, aidée et accompagnée en étant ce qu’ils sont en toute simplicité. Ma gratitude n’a d’égale que ma motivation à continuer à apprendre, pratiquer et partager.
*Upanishad (du sanskrit upa : déplacement physique, ni : mouvement vers le bas, shad : s’asseoir, c’est à dire : s’asseoir respectueusement pour écouter l’enseignement du maître) est un ensemble de textes sacrés rattaché au Veda. Il forme la base théorique et philosophique de la religion hindoue. Les plus anciens textes datent de 800 à 500 ans avant JC.

Plus précisément, le Prashna Upanishad expose la théorie du souffle ou Prana qui préfigure l’élaboration du Yoga tel qu’il a été développé dans les Yoga Sutra de Patanjali, texte de référence pour les pratiquants de Yoga et d’Ayurveda.

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