Les points énergétiques en Ayurveda

Avant d’être considéré comme un corps solide et stable résultant d’un assemblage de matière, L’Ayurveda part du principe que l’être vivant est une combinaison d’énergie et d’intelligence en mouvement connectée à l’univers entier qui est lui même énergie et intelligence en mouvement.

Dans les textes classiques, 117 points principaux dits vitaux ont été répertoriés dans le corps humain : les Marmas. Ils sont vitaux, car baignés de Prana, ou énergie vitale.

Le Prana circule dans tout ce qui est animé de cette intelligence de vie et de conscience (pour en savoir plus sur le Prana, un article ICI). Il anime ainsi la matière via les éléments, ou Panchamahabhuta, les 5 différents états de la matière que sont l’éther, l’air, le feu, l’eau et la terre.

Les Marmas sont en quelque sorte des ponts qui relient les mondes physiques, spirituels et subtils, ainsi que les différentes enveloppes (Koshas) qui composent l’être humain. Les grands maitres de l’Ayurveda soutiennent que les Marmas se trouvent dans l’un des 5 corps (Koshas) qui composent l’être humain, un corps subtil.

La découverte de ces 117 points est le fruit d’observations et d’expérimentations effectuées il y a plus de 5000 ans dans l’Inde ancienne à travers la pratique des arts martiaux (dont le Kalarippayattu). Ils étaient alors employés à des fins thérapeutiques pour soigner les blessés de guerre, mais aussi pour provoquer des blessures létales chez l’ennemi.

En effet, Marma, de la racine Mar en sanskrit « tuer », signifie « point mortel » ou « vulnérable ». Ce mot suggère également ce qui est caché et sacré.

Ce qui permet de vivre amène également la mort. Ces points laissent à penser que ce sont aussi des portes qui donnent accès à des zones fragiles dans le corps, là où les veines, les tendons, les artères, les nerfs, les articulations se superposent, d’un point de vue physique.

Les Marmas sont reliés par les Nadis, les canaux énergétiques du corps subtil, qui sont au nombre de 72.000, dont 14 majeurs qui sont reliés aux principaux organes du corps humain (Hridaya : le coeur, etc…). Les Nadis sont eux-mêmes en contact avec la peau. Toucher la peau par acupression pour stimuler les Marmas et les Nadis permet d’harmoniser la circulation de l’énergie vitale dans tout le corps selon les Yogis.

Les Marmas et les Nadis sont également connectés aux Chakras (roue ou disque en sanskrit), les centres énergétiques, dont les 7 majeurs qui partent de la zone du coccyx pour remonter le long de la colonne vertébrale et arriver au sommet du crâne au niveau de la fontanelle.

Autre fait important : 75 des 117 points principaux correspondent exactement aux points énergétiques de la médecine chinoise. 

Les Marmas sont soit classés selon leur localisation dans le corps (selon les 6 parties : les 4 extrémités, tronc, tête et cou) ou selon les éléments qui les régissent (Ether : cou, air : poitrine…).

Chaque Marma est relié à un ou des éléments, à des Nadis, des Chakras, des Doshas (donc des fonctions vitales), des Sous-Doshas, à des organes et à des canaux de circulation…

 

 

Les Marmas ont été mentionnés dans le Sushruta Samhita, ouvrage collectif de référence en Ayurveda vraisemblablement achevé au 4eme siècle avant Jésus Christ. Un chirurgien de renom à l’époque du nom de Sushruta (2eme siècle avant JC) aurait participé à son écriture. L’Ayurveda comptait en effet plusieurs disciplines, dont la chirurgie à laquelle il a fortement contribué. Il était notamment réputé pour avoir réalisé des chirurgies plastiques sur des personnes dont le nez avait été amputé. L’enjeu de son travail était de réaliser le minimum de dommages lors des opérations en prenant les Marmas en compte.

Ils étaient également utilisés pour l’anesthésie au cours des traitements dentaires, ainsi que pour la réanimation.

Par la suite, la connaissance des Marmas s’est approfondie et généralisée à travers la pratique du Panchakarma qui vise à purifier le corps dans le cadre de cures nettoyantes et détoxifiantes pour équilibrer les Doshas, restaurer l’équilibre dans la constitution de l’individu ce qui lui permet de recouvrir la santé. Pendant un massage de type Abhyanga à l’huile chaude (un article sur l’Abhyanga ICI pour en savoir plus) par exemple, les praticiens peuvent très bien travailler sur certains points Marmas pour faciliter le lâcher-prise et la détente du patient, aider le corps, le système nerveux, les organes, les fonctions biologiques à se réguler, et aussi à diminuer la douleur le cas échéant.

Les Marmas sont par conséquent à la fois situés dans le corps physique et dans le corps subtil. Ils sont le siège de la force vitale et de son expression dans le corps.

 

La Marma Thérapie

Chaque point énergétique est relié à un faisceau de fonctions, d’organes qui influent tant au niveau du corps, que de l’esprit, ou même des émotions.

 

Les points énergétiques majeurs de la poitrine : extrait de « Marma Points of Ayurveda, the energy pathways for healing Body, Mind, and Consciousness with a Comparison to Traditional Chinese Medicine » Vasant Lad, Anisha Durve, Ayurvedic Press 2008

 

Les Marmas servent de véhicule à la communication entre les cellules, du fait que leur stimulation libère des substances qui vont voyager dans le corps dans le but de maintenir les fonctions vitales, l’homéostasie, ainsi que la coordination des cycles.

Une douleur ressentie à la pression sur le site d’un Marma est le signe d’une fragilité, d’une impureté ou d’un déséquilibre dans la zone et/ou la fonction associée à ce point.

Par conséquent, le Marma donne aussi des indications sur l’état de santé de la personne lors du bilan. Si la douleur ressentie suite à la pression sur un point Marma disparaît rapidement, il peut s’agir d’un déséquilibre de nature Vata. Si le point Marma reste tendu malgré la pression, c’est Pitta qui est certainement déséquilibré. Enfin, si la tension dans le Marma n’est ressentie qu’en profondeur, il s’agit certainement de Kapha.

Le traitement des Marmas par le toucher, l’application de pâtes et huiles médicinales, de chaleur, etc… aident à restaurer le calme, à accroître la clarté de l’esprit, mais également à reconnaître la nature du déséquilibre.

Un simple mouvement doux et circulaire sur un Marma fait avec l’annulaire ou le majeur aide à éliminer les blocages et à éliminer les toxines accumulées.

La manière de toucher le Marma est cruciale, car selon le type de mouvement et de pression employée, les Doshas peuvent être stimulés ou pacifiés.

Ainsi, la Marma thérapie aide à  :

  • éliminer les déchets d’aliments non digérés (Âma) qui restent stockés dans les tissus (Dhatus) au lieu d’être évacués,
  • traiter les problèmes de circulation dans les grands canaux (Srotas), les veines, les artères, le réseau lymphatique et énergétique (Nadi),
  • traiter les dysfonctionnements des organes,
  • apaiser la douleur,
  • stimuler ou équilibrer Agni, le feu digestif, ce qui permet de rétablir une bonne digestion et une bonne assimilation des aliments,
  • apaiser l’esprit et gérer les émotions,
  • favoriser la clarté de l’esprit,
  • favoriser la prévention et le rajeunissement.

 

Une science secrète qui gagne à être connue et à être utilisée avec précaution

Vous l’aurez compris, du fait de la dangerosité de la pratique, la transmission des points vitaux se fait avec précaution depuis des générations par voie orale.

En effet, par le passé les personnes les plus aguerries en la matière n’enseignaient qu’une partie des points à leurs élèves, jusqu’au moment où elles considéraient qu’ils étaient en mesure de recevoir cette connaissance. A ce titre, les élèves qui suivaient cet enseignement passaient par de nombreuses séances de purifications et d’initiations successives.

Par conséquent, je vous invite à prendre RDV avec un spécialiste si vous désirez en savoir plus, et à suivre une formation si vous souhaitez apprendre à manipuler les Marmas correctement.

Pour en savoir plus, me contacter ICI.

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