Le fenugrec

Le fenugrec est une épice qui gagne à être connue sur les tables françaises. Très utilisée en cuisine et en pharmacopée ayurvédiques, elle possède des vertus multiples tant d’un point de vue culinaire que médicinal, et c’est ce que nous allons voir dans cet article.

 

Un peu d’histoire

Originaire du Moyen Orient et de l’Inde, l’utilisation et la culture du fenugrec a été largement répandue dans tout le bassin méditerranéen dès le 7eme siècle avant Jésus Christ. Elle était utilisée par les égyptiens lors du rituel de l’embaumement et servait également à purifier les maisons et les lieux de culte.

Bien avant, l’utilisation de la graine était commune en Chine et en Inde pour ses vertus médicinales et intégrée très tôt aux pharmacopées ayurvédiques et chinoises. En Inde, elle était également utilisée comme plante fourragère pour enrichir les sols, usage qui a été étendu aux empires romains et grecs, puisque le mot fenugrec nous vient du latin Trigonella Foenum-graecum, ou « foin grec ». Le terme Trigonella fait référence à la forme anguleuse des graines comme vous pouvez le voir sur la photo.

A la fin du 19eme siècle, l’épice commence à se faire connaitre aux Etats-Unis en entrant dans la composition de la formule d’un remède contre les déséquilibres occasionnés par la ménopause, et pour diminuer les syndromes pré-menstruels, qui a connu un grand succès commercial : le Lydia Pinkham’s Vegetable Compound.

De nos jours, l’industrie agro-alimentaire utilise aussi le fenugrec pour imiter la saveur d’érable.

 

La plante

Le fenugrec appartient à la famille des Fabacées (même famille que l’arachide, le pois chiche, fève et trèfles). C’est une plante annuelle mellifère. Les plants atteignent 30 cm à 1 mètre de haut. Le feuillage ressemble à celui du trèfle (chaque feuille est composée de 3 folioles de forme ovale).

Les graines se sèment à la volée en pleine terre entre le mois de d’avril et le mois de septembre. Elles s’épanouissent dans tous types de sols. La plante se plait au soleil et résiste bien au froid.

Du mois d’avril au mois de juillet, les fleurs s’épanouissent, de couleur blanc crème. Elles mûrissent et donnent des fruits à gousses de 10 cm de long environ qui renferment les fameuses graines de fenugrec de couleur jaune-ocre. Ces gousses poussent entre le mois de juillet et le mois de septembre. Il faut compter 10 à 20 graines par fruit.

Cultiver le fenugrec offre également l’avantage d’enrichir la terre en azote, ce qui évite l’utilisation d’engrais artificiels.

 

Le fenugrec aux fourneaux

C’est la graine de fenugrec qui est utilisée en cuisine à travers le monde en tant qu’épice. Sa saveur est amère et son effet post-digestif est piquant sur le long terme. Comme elle ouvre l’appétit, elle entre dans la composition de nombre de mélanges d’épices (en Inde : curry, garam masala, sambar, notamment) utilisés pour cuisiner.

Il est également possible de faire germer les graines pour consommer les pousses en salade ou dans d’autres préparations culinaires comme l’accompagnement de plats.

Les graines de fenugrec germées contiennent une grande quantité de fer.

Dans l’Egypte ancienne, les grains de fenugrec étaient ajoutés à la pâte à pain pour le parfumer et augmenter sa digestibilité.

Cette épice est particulièrement adaptée pour les personnes de profil Vata et Kapha qui n’ont pas trop l’habitude d’utiliser les épices relevées dans leur cuisine. Par contre, les personnes avec un Pitta élevé prendront soin de l’éviter ou de l’associer avec d’autre épices équilibrantes, telles que le fenouil, le coriandre, le cumin…

Le fenugrec se trouve soit sous forme de graine, soit en poudre. Pour information, la graine est aussi dure qu’un caillou. Aussi, il est quasiment impossible de la piler, ou de la réduire en poudre à la maison, sans la griller ou la plonger pendant plusieurs heures dans l’eau.

Soit vous pouvez l’ajouter en graine (attention à vos dents dans ce cas), soit en poudre, dans la matière grasse en début de cuisson pour parfumer votre plat, et recueillir ses vertus médicinales comme il se doit.

 

Ses vertus médicinales

Le fenugrec est l’une des plantes médicinales les plus anciennes. Ce sont exclusivement  les graines qui sont utilisées. Elles adoucissent et réparent les muqueuses intestinales et pulmonaires. En cela elles ont des vertus lénifiantes (adoucissantes).

La consommation de fenugrec à long terme tonifie et régénère le corps. Elle stimule également la pousse des cheveux et tonifie le système nerveux.

Le fenugrec est un stimulant, aussi il est l’un des ingrédients du curry pour faciliter la digestion. Il élimine Ama (déchets d’aliments non digérés accumulés dans l’organisme du fait d’un feu digestif déséquilibré) et aide à décongestionner les canaux.

Il combat aussi les infections des voies respiratoires par son action expectorante.

Du fait de sa saveur amère, et piquante sur le long terme, il diminue Kapha. Comme il réchauffe l’organisme, il diminue Vata, tandis qu’il augmente Pitta.

Le fenugrec aide à réguler le taux de glucose dans le sang en cas de diabète de type 2 du fait de sa haute teneur en fibres et en saponines. Il stimule les fonctions pancréatiques et aide à réguler le taux d’insuline.

Les cataplasmes de fenugrec aident à diminuer les inflammations cutanées, ainsi que les douleurs rhumatismales et névralgiques.

Par son action thérapeutique spécifique (Prabhava), le fenugrec est un aphrodisiaque. Il accroît la fonction sexuelle chez les hommes, et aide également à réguler les menstruations féminines à tout age.

Les personnes avec un Pitta élevé l’éviteront du fait que l’épice soit piquante sur le long terme, ou bien mélangée à des épices ou des plantes plus rafraîchissantes. De même, cette épice est à éviter en période de grossesse.

Par contre, elle facilite l’accouchement et favorise la lactation prise en décoction. Elle aide également à réguler les menstruations après l’accouchement et à reconstituer les muqueuses du système génital féminin.

 

 

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